Jean-Pierre SARTENEBienvenue sur le site de Jean-Pierre SARTÈNE

« Je suis né à Paris en 1963. Après des études en philosophie j’ai travaillé en librairie. Dès mon plus jeune âge trois passions occupent ma vie: le dessin, la peinture et les livres, mes « complices ».
J’ai côtoyé à Paris, des artistes, des écrivains. Je me rendais régulièrement à la Grande Chaumière, lieu de rencontre et de travail des peintres. Je consacre maintenant mon temps à la peinture, dans mon atelier de Capdenac-Gare.

Ma peinture est une peinture non temporelle mais anachronique. Bataille disait que le monde est un abattoir troué par le sexe. De cette idée est issu que l’art est lié à l’impossible. Ma peinture est un théâtre. J’écris une représentation où la pitoyable charge d’entrailles et de viscères parle à une structure froide. Le cœur que le peintre rejette avec violence crée du sang.
Du sang dont les gouttes sont noires « noires comme la petite langue d’une salamandre » dirait ARTAUD. Ma peinture invite à un retour aux origines de l’Homme, au monde végétal et minéral, « un monde d’avant la naissance et d’après la mort, en tout cas, d’un temps qui n’est guère connu du monde des vivants », comme l’avait écrit un journaliste lors de mon exposition à la Galerie Sainte Catherine à Rodez. »

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Un mot de Henri AGEL

Henri AGEL, professeur agrégé de lettres classiques, titulaire de la première chaire de cinéma en France et écrivain, a écrit sur Jean-Pierre SARTÈNE ce qu’il a ressenti en voyant son œuvre :

« Je tiens à parler de façon très personnelle (et chaleureuse) des œuvres de Jean-Pierre SARTÈNE car elles se rattachent pour moi aux dernières années de l’avant-guerre 40 (qui comme par hasard faisaient coïncider les découvertes de Freud avec la montée d’une Apocalypse planétaire). Certes, j’ai apprécié très vivement le témoignage de mes confrères tout en faisant quelques réserves sur leurs références à Munch et à Bacon, peintres que j’admire fort par ailleurs, mais il me semble que notre ami qui a conquis par ‘ailleurs une autonomie fulgurante où le viscéral se mêle au mystique, peut surtout être éclairé sinon décrypté par la pensée d’un homme que j’ai connu en 35 et dont un recueil s’intitulait « Sueur de sang » : il s’agit de Pierre-Jean JOUVE qui ne séparait point l’éros du thanatos,
ni « l’abattoir troué par le sexe » – selon le mot de Georges Bataille d’une perception abyssale du divin.

Mais deux autres noms se sont imposés à ma mémoire, au moment où j’entrais dans cet univers subliminal : celui d’Henri MICHAUX, le visionnaire de « La nuit remue » dont tout l’itinéraire est celui d’un cheminement vers l’infini à travers les tortures existentielles et aussi celui de d’Antonin ARTAUD que j’ai eu la chance d’approcher à Paris au moment où il montait et jouait « Les Cenci », tirés des chroniques italiennes de Stendhal. C’est précisément ARTAUD qui m’apparut vivre une des obsessions majeures de celui qui nous retient ici parce qu’il va vers « le rouge cerveau de l’être ». C’est lui aussi qui dit que les gouttes de sang rejetées avec violence par l’artiste sont « noires comme la petite langue d’une salamandre ».

Puis-je ajouter que pour l’auteur de « L’Ombilic des limbes », le visage « n’a pas encore commencé à dire ce qu’il est et ce qu’il sait ». Mais qui est-il ce visage et que sait-il ?

Les yeux qui nous harcèlent dans les toiles du peintre . aveyronnais et qui s’intègrent dans une saga allant d’un imaginaire originel à un imaginaire divin, ces yeux nous guident exactement vers cette zone qu’avait pressentie un Baudelaire. Le rédacteur inspiré des Fleurs du Mal avait déjà perçu la nécessité d’assumer « une pitoyable charge d’entrailles et de viscères » pour accéder au divin.

De l’infra au supra tel est le cheminement que nous devons franchir tout au long de cette jungle dont la puissante matière noire et rouge est déjà un exorcisme.

Paul Klee l’inépuisable, avait répété sans cesse: « l’Art ne reproduit pas le visible, il rend visible ». Comment Jean-Pierre y-est-il parvenu ? En reliant par une sorte de paradoxe (qui est pour lui une évidence aveuglante) les deux maillons de la chaîne, dont l’un plonge dans le grouillement cosmocentrique de la Création, et dont l’autre accède par un rejet fondamental et une décantation inespéré à ce divin en nous, qu’un Maître Eckart, un Jacob Boehme, les auteurs privilégiés de notre peintre, ont su élucider.

Ils nous conduisent vers un monde autre qui n’est pas l’autre monde, mais est fait d’une substance claire et pourtant si ténébreuse qu’elle nous échappe. Â nous de tenter cette ascèse pour devenir un peu plus que des hommes. »

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